Cette deuxième journée en sol français a tellement été bien rempli que j’ai l’impression d’être parti depuis 1 semaine.
Pourtant si je résumais la chose, j’aurais l’air d’avoir pratiquement rien fait, et pourtant je suis allé d’étonnement en étonnement.
Le plan de la journée était simple, bien que long en durée d’exécution: traverser le tunnel du Mont Blanc pour me rendre en Italie, diner à Milan, et 3 heures plus tard reprendre la route pour retourner en France en longeant la Méditerranée, jusqu’à Grasse, la capitale mondiale du parfum, sur la Côte d’Azur, où j’avais une réservation d’hôtel pour les 2 prochains jours.
Réservations difficiles à obtenir en ce temps de l’année, soit dit en passant. C’est la très très haute saison touristique. D’ailleurs j’ai décidé de rompre avec une de mes habitudes de voyage qui est de ne jamais réserver plus d’un jour à l’avance: j’ai réservé toute la semaine à Arles. Vaut mieux ne pas prendre de chances… et puis je sais que j’en aurai pas de trop pour visiter tout ce que j’ai envie de voir en Provence…
Bon revenons à mon plan de la journée: Mont Blanc –> Milan -> Grasse.
Première embuche: en m’approchant du Mont Blanc, un panneau électronique d’assistance routière indiquait “Tunnel du Mont Blanc: 2 heures 30 d’attente.”.
*Gasp*
J’ai déjà 6 heures de route de prévue aujourd’hui, et 3 heures d’arrêt à Milan pour diner, juste le temps de faire une saucette.
Pourquoi passer par Milan si c’était pour ne rester que 3 heures? En fait c’est que le chemin le plus court entre Genève et Grasse passe par l’Italie. Et Milan n’était qu’à 50 km du trajet. Aussi bien arrêter pour diner… question de voir un peu. C’est pas une visite, c’est qu’une… saucette!
Sauf que là, sacramant… j’avais tu le goût de passer 2 heures trente dans un bouchon, dans un tunnel par surcroit? Oh que non. D’autant plus que ça rendait l’arrêt à Milan encore plus court, aussi bien dire pas d’arrêt du tout.
Fa que Julie, tu vas être contente: je n’irai finalement pas en Italie durant ce voyage. 😛
Ouep, vu les circonstances, j’ai décidé de skipper cette partie, et me rendre à Grasse en passant par la France tout simplement. Un peu plus long que le plan initial, mais plus agréable de 2 heures 30 de bouchon caverneux.
Je me suis quand même rendu à Chamonix, question de voir le Mont Blanc de près.
D’ailleurs j’ai compris pourquoi il s’appelle le Mont Blanc.
Oui, évidemment, il est blanc, à cause de la neige qui le recouvre. Je m’en doutais figurez-vous.
Mais ce que je ne savais pas, c’est que c’est la seule montagne blanche dans ce coin des Alpes. Surement parce qu’il est le plus haut, et le seul suffisamment pour avoir des neiges éternelles, j’en sais rien. Mais en tout cas, il ressort VRAIMENT à travers toute cette chaine de montagnes grises. Très joli. Je comprend maintenant pourquoi il y a tant d’admiration pour cette montagne. J’avoue que c’est séduisant. Un petit aspect auréolé de mystère, si je peux dire. Attirant comme Galadriel la Reine Elfe de Lumière qui brille dans la nuit.
Après mon petit tour à Chamonix, j’ai reprogrammé mon GPS pour le faire passer par Grenoble, et tant qu’à faire de la route, autant la choisir jolie: le moins d’autoroute possible, que des routes secondaires (Nationale).
Ce fut la meilleure décision que je pouvais prendre, mais je ne le savais pas encore…
Ça m’a permis de passer par la Haute-Savoie à travers les villages et les routes à flanc de montagne (et souvent à TRAVERS montagne, la Haute-Savoie est le Royaume des tunnels). Des paysages merveilleux, avec toutes ces petites maisons typiques accrochées dans ces prés verts. J’avais envie d’avoir un troupeau de moutons et y passer le restant de ma vie. Quitte à avoir un amant gay et rebaptiser le secteur Brokeback-Mont-Blanc.
Rendu à Grenoble les choses se sont compliquées. Je suis tombé dans une de ces scènes typiques de film français genre vacances-cauchemardesques. Un bouchon MONSTRE sur une route Nationale à voie simple. Des kilomètres de voitures complètement arrêtées pendant 20 minutes, pour faire ensuite 300 mètres à 20 km/h, pour ensuite rebloquer inexplicablement pour un autre 20 minutes. Ça a duré une heure, et rien n’indiquait que ça serait différent dans 2 heures… Je me disais: merde avoir su, j’aurais choisi le bouchon du Mont-Blanc, tant qu’à faire.
Là je me suis demandé si je n’allais pas revirer de bord, retourner à Grenoble, et prendre finalement la plate autoroute non-vallonneuse jusqu’à Marseilles, pour virer ensuite vers la Côtes d’Azur. Mais cette perspective ne m’enchantait guère. D’autant j’avais déjà fait 6 heures d’autoroute hier (c’était très bien mais ça suffit), et je venais de passer de merveilleux moments sur les petites routes de campagne de Haute-Savoie. Ensuite j’avais pas envie de voir ces sites de la Provence si tôt dans mon voyage! Passer par là mais ne pas s’y arrêter, ce serait un peu comme gâcher la surprise. Mais ce qui m’a finalement convaincu c’est la radio, 107 FM, la radio des vacanciers en France! “Mesdames et messieurs, évitez l’autoroute A7 en direction de Marseilles, qui est complètement saturée. Songez à passer par des chemins alternatifs.”
Merci!!
Z’en voulez des chemins alternatifs? Pogne le GPS, reprogramme. Depuis le début du bouchon, j’avais une vue imprenable sur une superbe vallée entre 2 chaines de montagnes, avec de jolis petits villages tout au fond. J’ai programmé pour tourner au premier village à gauche, puis 3-4 autres villages en chemin, pour être sur d’éviter toute forme de route “Nationale” et d’éventuels autres bouchons. Désormais c’est maximum “Départementale” (autant dire: très très régionale, ou locale!).
Ben vous savez quoi? Vive les bouchons!!! Celui du Mont-Blanc m’a fait découvrir la Haute-Savoie, et ceux de Grenoble et de la A7 vers Marseilles m’ont permis de réaliser un très vieux rêve: passer par les chemins tortueux des montagnes de la Haute-Provence à travers ces montagnes alpines qui descendent jusqu’à la Côte d’Azur.
Et tortueux, le mot est faible. Certains utiliseraient le mot “dangereux”. Ya même des virages si étroits aux coins des crans montagneux qu’on doit klaxonner avant de s’engager. Ça m’a évité au moins 2 faces à faces. 😀
Ceux qui ont lu mon blogue de voyage l’an passé se souviendront peut-être de me voir extasié devant les superbes petites routes des parc Yosemite et Sequia.
Oubliez ça, c’était de la petite bière. Des biberons pour apprenti-conducteurs.
Les routes que j’ai prises aujourd’hui, je pense que ma vieille Camry surchargée n’aurait pas supporté. Mais attaquer tous ces S abruptes avec une petite voiture nerveuse à transmission manuelle? C’est carrément le bonheur. Des heures et des heures de pur bonheur. J’ai tellement tourné le volant et changé de vitesse que je suis convaincu d’avoir perdu 5 livres aujourd’hui!
Et ces paysages, tellement beaux, des routes tellement amusantes, des villages pittoresques à l’architecture typique de cette région.
Je pouvais pas demander mieux comme trajet!
Je suis arrivé à mon hôtel à 21:00 plutôt qu’à 18:30 selon mon plan original (via l’Italie). J’ai roulé 10 heures non-stop hormis 2 arrêts-sandwich-à-emporter-svp. Et j’y retournerais encore. Pas une seconde d’ennui.
Ici, à Grasse, la nuit étant déjà tombée, et ayant déjà soupé en chemin (même les sandwiches français sont un délice!), je sentais qu’il était trop tard pour arpenter et découvrir Grasse. Je suis plutôt rentré directement pour bloguer ma journée, rappelant mon rythme de mon road-trip américain de 2009.
Déjà, je suis amoureux des Alpes-de-Haute-Provence. Mon voyage commence à peine et je ressens un attachement pour un nouveau coin du monde. Qu’est-ce que ça va être quand je vais commencer à VISITER vraiment?
Réponse demain! Grasse au menu.
Je dormirai deux soirs ici, avant de partir à Arles, point central de mon séjour en Provence. Mais pour l’instant, Grasse me servira de quartier général pour découvrir la Côte d’Azur.
Ainsi, après avoir visité Grasse demain, je passerai une demi-journée à Nice (un peu de plage peut-être?) et une autre demi-journée à Cannes (petite marche sur la Croisette, histoire de rigoler un peu. Ensuite à moi la Provence!
J’ai hâte de voir ce qui se cache ici. Déjà, juste regarder l’architecture des maisons et boutiques, agrippées au flanc de ces montagnes abruptes, c’est quelque chose. Ya une qualité qu’on ne pourra jamais enlever aux Français: ils savent vraiment profiter de la moindre parcelle d’espace qu’ils ont à leur disposition. Les rues sont parfois si étroites, c’est ahurissant de circuler là-dedans en voiture, à travers les piétons qui n’ont vraiment pas l’air de s’en faire avec toutes ces autos qui les frôlent.
Et ces carrefours giratoires. Oh là là. On ne connait pas vraiment ça au Québec. Quand on tombe sur un, on pense “Ah fuck”. On est pas habitués. On ne voit pas l’efficacité de cette façon de circuler. Mais ça l’est, vraiment, une fois que les gens savent comment les aborder. Personnellement je suis encore hésitant quand j’en traverse un (surtout que j’apprend encore à être à l’aise avec une manuelle!), mais le métier rentre, et je sens que très bientôt je ne supporterai plus tous ces feux rouges que nous avons chez nous. Souvent c’est une pure perte de temps: ya 3 voies remplies de voitures qui attendent leur tour pendant qu’absolument personne ne circule dans la 4ème voie, celle qui a la lumière verte. Et on trouve ça absurde. Ici en France, on n’attend quasiment jamais à un coin de rue. Les voitures circulent là-dedans à toute vitesse pratiquement sans arrêter, juste un léger ralentissement pour laisser la priorité à ceux qui étaient déjà engagés dans le carrefour. Ça opère salement. Je commence à vraiment aimer ça.
Bon ça va suffire pour aujourd’hui. Ce très long aujourd’hui qui m’a semblé durer une semaine.
On va s’en garder pour demain! Déjà presque minuit, c’est l’heure d’aller dodoter.
Je veux me lever à 07:30 au plus tard, déjeuner rapidement et partir avant 08:30 pour explorer la ville de Grasse et ses alentours parfumés!
Ciao!